Panas révolue 4

Publié le par Estelle Mathieu

Peut-être ne comprenez-vous pas de quoi je parle. Peut-être n'avez vous aucun souvenir de cette période historique. Si c'est le cas, cela signifie que mes actions n'ont rien changé. Alors pour vous aider, je vais vous raconter. J'espère alors que mon histoire vous apprendra dans quelle situation vous êtes.


Cela fait trente ans maintenant que le monde a été bouleversé par une poignée de gens qui ont pris le pouvoir par un coup d'Etat. Dès lors, chaque personne réfractaire au nouveau système était tuée. Au début, c'était la panique. Mais rapidement, des dizaines de personnes se sont résignées. Au bout de six mois, la répression était tellement forte que quelques milliers de personnes ont prêté allégeance à ce système. Mes parents en font partie. Alors la main d'oeuvre ne manquait plus pour assurer au pouvoir sa place. Des équipes ont été formées en assassinat et en torture. Dès lors, les cadavres dans la rue faisaient partie du paysage. J'ai été élevée avec cette doctrine, et mes parents m'ont embrigadé. Certainement pour mon bien, pour pas que je finisse inerte, pourrissante au milieu du trottoir. J'ai suivi les formations de nettoyage. Au début, je ne comprenais pas véritablement de quoi il s'agissait. C'était pour moi comme un jeu, et les cours étaient d'ailleurs présentés comme tels. J'avais alors cinq ans. J'ai réalisé ce à quoi j'étais vouée le jour où mon père est mort, souvenez-vous, je vous ai déjà raconté.


J'ai décidé une chose en mon fort intérieur. Il fallait, à l'époque, que je le garde pour moi, que je ne me trahisse pas. J'ai compris, quand j'ai commencer à travailler, que le seul et unique moyen de contrer cette dictature, c'était de jouer avec elle comme ils jouent avec moi. Tout était contrôlé. Des flopées de tests de loyauté étaient réalisés sur chaque personne travaillant pour le pouvoir, du simple balayeur jusqu'au bras-droit de l'homme qui contrôlait tout. Pour réduire ce système affreux au simple souvenir, il fallait que j'atteigne ce poste. De fait, je devais être parfaite dans ce que je faisais, et dans ce que je pensais. Ce fut un énorme travail sur moi-même. La nuit, j'exécutais les ordres de mes supérieurs, et le jour je m'entraînais aux tests de loyauté afin qu'ils soient parfaits. A tel point que j'ai failli, par moments, me résigner à être ce que je voulais paraître. Mais la main du petit garçon était toujours là pour me remettre dans le droit chemin.

Dans les premières années, j'ai pu monter les échelons rapidement. Mais plus on prend de l'importance, plus c'est dur d'en prendre encore plus. Alors le rythme s'est ralenti. J'ai cru que je n'y arriverai jamais. Je tuais tous les jours un peu plus de résistants, mais aussi des malades, des handicapés. Pour chacun d'eux, la douleur était grandissante. Chaque visage est resté gravé dans ma tête. Je m'étais promis que je les vengerais, et il faut tenir ses promesses. Aux yeux de ceux que je voulais aider, j'étais redoutable. Moi-même, je haïssais le camp dans lequel j'étais officiellement. Pendant des dizaines d'années, je me sentais seule à l'extrême. Malgré tout, je ferais tout pour arriver au bout de mes convictions. Car pour moi, les convictions d'un homme dictent sa vie.

 

Publié dans Créations

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S
bon alors avril ca commence a faire loin....<br /> bises
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S
Ra! j'ai bien cru ne pas lire de suite!!<br /> je suis ton histoire! <br /> a bientot!<br /> so
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E
Je pouvais pas laisser ça sans suite ! ^^