Quand l'information devient spectacle

Publié le par Estelle Mathieu

Plusieurs genres d'information spectacle existent, principalement à la télévision. Voici deux exemples.

 

L'actualité est de plus en plus mise en scène. A la télévision, les sujets sont choisis en fonction de leur sensationnalisme. Plus l'histoire est incroyable, plus elle a sa place dans les gros titres. Le but, jouer sur les émotions des spectateurs. En général, ce sont les faits divers qui priment sur tout. Dernièrement, le jeune garçon qui a été tué à la sortie de son école a été placé au top des journaux, de la télé à la presse écrite. C'est vrai, l'histoire est affreuse. Bien que ce ne soit pas votre enfant, vous vous sentez mal, triste, d'apprendre une telle nouvelle. Il faut être réaliste : une telle information a sa place dans un journal régional, mais pas à un plus haut degré. Il s'agit alors de faire pleurer le public pour mieux conserver sa part d'audience. Pourtant, il y a bien des informations plus importantes, concernant un plus grand nombre, que cette horrible histoire. Ce qui a permis de le placer en tête d'affiche, c'est bien le fait qu'elle soit horrible. Toutes les semaines, nous avons droit à notre dose de faits divers. Pédophilie, violence gratuite, et autres. Jamais l'équipe du journal ne privilégie de vraies informations, comme notre énergie gazière, qui a été mise en jeu pendant plusieurs semaines par un conflit d'accords entre l'Union et la Russie.

 

Un autre type de spectacle est apparu la semaine dernière : l'info-fiction, qu'a diffusée la RTBF sur la déclaration de l'indépendance des Flandres. La fausse information a créé un vrai mouvement de panique à travers le pays, jusqu'à ce que la chaîne daigne prévenir que cette émission spéciale n'est peut-être qu'une fiction. L'origine de ce spectacle est totalement différent de celui décrit plus haut. Ici, l'équipe de la chaîne à voulu faire réagir les Belges, mais surtout la communauté européenne (et internationale) sur les difficultés qu'ont les Flamands et les Wallons à vivre ensemble. Ils espéraient, par cette info-fiction, lancer un débat de façon plus concrète, et le pari est réussi. Cependant, ce genre d'émission ne peut être réitéré. La population n'a plus le même oeil sur la chaîne, qu'ils souçonnent toujours de diffuser encore une quelconque arnaque. La fiction a donc beaucoup discrédité la chaîne nationale.

 

Alors que l'information réelle se met en scène, des fictions prennent des airs de réel pour faire réagir. Le point commun de ces deux genres d'information spectacle : l'attention de l'audimat.

 

Publié dans Media

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H
Sauf qu'Orson Welles mettait en scène un livre, dans une émission dédiée à ça, sans se faire passer pour un journaliste décrivant une réalité.<br /> En ce qui concerne le sujet de l'article, il y a une différence à faire appel à la sensibilité des gens, et tomber dans le sentionnalisme. <br /> Faire appel aux sentiments des gens, c'est normal, et cela fait partie du journalisme. Sombrer dans le sensationnalisme et pousser les gens à ne pas réfléchir (car c'est bien de cela qu'il s'agit), c'est autre chose. Les journalistes, souvent télévisés, placent trop souvent la passion avant la raison. c'est ce qui les pousse, par exemple, à des aberrations comme l'affaire d'Outreau.
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A
Merci pour cet article / pas de lien direct, mais on ne peut s'empêcher de penser à l'"affaire Orson Welles" à la radio dans les années 30 /abpour avoir un début d'info sur cette affairehttp://www.linternaute.com/histoire/categorie/evenement/60/1/a/48915/orson_welles_terrorise_l_amerique.shtml
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